Saisons

J'ai aimé faire réfléchir mes élèves aux différents calendriers. Il y a ceux qu'on lit et ceux qu'on sent quand on sort ; la course du soleil fait le lien, les plantes incarnent.

Au jardin botanique de Besançon* une plante (un chèvrefeuille arbustif ? **) nous fait aujourd'hui le présent d'illustrer trois saisons mêlées : quand sa marcescence *** a figé l'automne en hiver, à son pied se pointe déjà le printemps.



J'aime les quatre saisons et leur dégradé. Tandis que tant de nous, minéralement cadrées, les yeux et les oreilles offertes à leur smartphone se savent encore en hiver, les plantes précoces bourgeonnent, les merles et mésanges (en)chantent et les gendarmes génitalisent pendant que les jardinières des quatre saisons s'enjouvencent.

* Avis aux bisontines : Si si, le nouveau jardin botanique est bien vivant. Si le spectacle des serres encore vides ne risque pas d'amener les automobilistes à s'y arrêter, piétonnes et gens à roues qui le traversent s'y arrêtent parfois. Car à l'extérieur les efforts des jardinières portent leurs fruits, dans les rocailles notamment, où certains d'en eux sont déjà savoureux. Outre que nombre de feuillages persistants offrent de belles couleurs hivernales, les premières floraisons ne demandent qu'à nous ravirent, telle celle de l'hélléborine****, fière, tête d'or sur fraise verticille.

hélléborine, photo : Martin Olsson

** En permanence les jardins se créent ; un jardin botanique en plus lui s'écrit. Est écris. C'est en cours, toujours, et là ce n'est que le début.

*** marcescence : certains végétaux, tels que charmes et chênes, gardent leur feuilles mortes tout ou partie de l'hiver. Pourquoi l'évolution a-t-elle retenu ce caractère ? Les hypothèses sont multiples. À suivre...

**** hélléborine, aconit d'hiver, Eranthis hyemalis. Eranthis, 'êr', printemps, et 'anthos', fleur ; hyemalis, 'hiems', hiver. Dans le genre des "fleurs de printemps", nous vous présentons celle qui fleurit en hiver. "Traduire" les noms scientifiques aide à les retenir tout en nous apportant souvent des informations sur des caractères de la plante (ou de l'animal) considéré. Et ce de plus en plus car la pratique anthropocentrique consistant à nommer des êtres du nom de leur découvreuse prend fin, pour laisser toute la place à des noms porteurs d'informations utiles. C'est bien, cela aide à apprendre.

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